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  • : mes poésies et petits textes, mes coups de coeur : livres, poésies, chansons poétiques, artistes divers...
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some words :

"Le poète est un archer qui tire dans le noir." - Salah Stétié -
"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
Dominique Noguez

"Cette femme était si belle
Qu'elle me faisait peur."
 Guillaume Apollinaire

"In a place far away from anyone or anywhere, I drifted off for a moment." -- Haruki Murakami --


"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

"Ca va tellement mal aujourd'hui que je vais écrire un poème. Je m'en fiche ; n'importe quel poème, ce poème." -- Richard Brautigan --

"J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier."
Jacques Bertin

"O mon passé d'enfance,
pantin qu'on m'a cassé."
Fernando Pessoa


« La mort c’est l’infini des plaines
et la vie la fuite des collines. »
Joseph Brodsky

Certaines choses

Nous entourent « et les voir

Equivaut à se connaître »

George Oppen



" LA GRANDE FORCE EST LE DESIR "
(Guillaume Apollinaire)



"Quand je dis « je », je désigne par là une chose absolument unique,
à ne pas confondre avec une autre."
Ugo Betti

"Le sens trop précis
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ta vague littérature"
Stéphane Mallarmé


" Je ne suis pas moi ni un autre

Je suis quelque chose d’intermédiaire :
Un pilier du pont d’ennui
qui s’étend de moi vers l’autre. "
Mario de Sa-Carneiro
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-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

15 décembre 2017 5 15 /12 /décembre /2017 11:54

Ma vie ne fut que cet échec du rêve 
Je ne brûle plus, non : ce sont mes liens
Les sabots des armées m'ont piétiné sans trêve

J'écris dans le ciel vide et vous n'y lirez rien

(volé à Jacques Bertin in "le rêveur")

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 15:01

c’est le mystère de la mer en allée
enlunée où tes ongles nacrés bleus
un sans cesse en allé
enligné de blanc
enivré, étourdi, j’enjamberai la mer
dévêtie, dévoilée elle s’en irait

mon métier de coloriste infini
prendrait fin / chineur perdu de tes écumes
argentées où opaline ton âme
convergence de t’aimer
la mer confuse, balbutiante, intense
m’aiderait dans tout renoncement

la mer en allée
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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 11:49

J'ai toujours considéré cette BD comme un chef d'oeuvre sur l'enfance et sur l'âme humaine, jadis Régis Franc était un génie...

Parue initialement et quotidiennement dans le journal "Le matin" en toutes petites vignettes...

la déception, le déception de la vie, voilà un peu le sujet

la désillusion, l'illustration fabuleuse de l'enfance...les options de grandeur, de réussite, le pouvoir de l'argent...

"On ira chercher dans ces noirs et blancs le pourquoi de notre déraison.../..." Gérard Guegan

 

------------------ en vrac quelques souvenirs : 

Régis Franc en cochon lointain qui écrit

fautes d'orthographe enfantines voulues ou non ? 

plein de personnages secondaires

phrases isolées des contextes

Monroe Stress producteur adulte / enfant solitaire, plage, train / Gérard-Jean au bout de la plage : le café

Anne-Irêne, Gérard-Jean

rêves de grandeur, de réussite hollywoodienne

p 14, p 27

9 personnages en perpétuelle frustration avec des prénoms fabuleux

décalage continuel

histoires secondaires délirantes (bateau)

mélange habile enfance - âge adulte

sous un apparent bordel : très construit ; très écrit, très riche

p277 danse

 

 

Hôtel de la plage / Régis Franc
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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 11:42

Federico je n'ai vu qu'une fois ton visage

Dans un journal à trente centimes d'avant la guerre

De celui-là je ne me souviens guère

Mais ta race éternelle est partout chez moi

 

Dans le geste obstiné de l'homme qui regarde

Sans cesse vers la mer le même galop blanc

Et sourit en voyant les portes de Grenade

S'ouvrir sur les haillons lumineux d'un enfant

 

Dans l'éventail de fleurs qui cache dans ses rides

La route et la misère bleue des posadas

Dans les bobines des chemins qui se dévident

Pour tromper la fatigue et la faim du soldat

 

Dans le ciel mesuré par un chant d'alouette

Dans l'herbe encore humide où demeure le cri

Du premier voyageur du triste véhicule

Qui roule vers le soir sa grossesse d'ennui

 

Dans l'homme abandonné de l'homme par la crainte

Quand douze fois honteux l'oeil mauvais l'étoila

Dans la grande étendue de plaines et de plaintes

Bonjour Federico Garcia Lorca

 

 

Bonjour Federico / René Guy Cadou
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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 11:47

" Pour moi, la poésie relève de l'urgence, ce n'est pas une flatterie de clair de lune. C'est un coup de salut. J'ai besoin d'associer une impasse dans laquelle je me suis fourré à une immene prairie. C'est ce qui me sert d'amarres pour ne pas sombrer. Je suis prédisposé au secours de la poésie, qui n'est pas l'art d'arranger les fleurs, mais une urgence de s'accrocher à un bord dans la tempête (...) Je m'attaque à un couple de vers et je me les chante pour rester calme."

 

 

Erri De Luca

 

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29 octobre 2017 7 29 /10 /octobre /2017 18:33

je ne suis pas sûr où d’avoir vu
tes lèvres enflammées
sur les routes là aux larges débarcadères
au fin fond des vents furieux et ricanants
près de cette main tournée paume au ciel
où des cheveux desquamment des éclats d’hiver

je me suis installé à cette croisée des chemins
afin de terminer cet enchantement
cette vie trop en allée cette vie claire
d’enfant éreinté abimé démembré

souvenirs d’enfance encore
qui s’effilochent au gré du grand fleuve
dans les allées sévères et belles des bois sombres
tu me grattes le creux de la main pour me dire de t’aimer
je suis ailleurs - encore seul de moi-même -
et tout près tout près d’en finir affolé

grandes forêts grands arbres inouïs de feuilles
fougères affalées géantes vertes ou rousses
les fossés remplis d’eau où la vie grouillait
les tritons salamandres feuillus d’automne chutaient

je ne suis plus sûr de cette nature là, dorée
à l’orée de toi, infinie dorée, où se perdre est la clé
et pour finir en toi par toi, pellicule de forêt
la vie ici s’engourdit, morne le ciel étoilé
perturbé de toi, secrètement je m’enivre

 

Glass slipper, bronze de Philip Jackson

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 18:26

 

Cet Enlisement intériorisé

est l’échec de mon autocritique / 

 

Cet Enlisement intériorisé

est devenu mon « autre » non

/ une définition idéale : ce serait 20% de moi-même

et pourtant « quelqu’un est ici »

serait-ce un problème d’enracinement ? une fuite vers les nuages ? une absence de construction ? 

 

une non-définition ? 

 

Allen Jones, 1963, man & woman

 

 

 

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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 20:58

encore une bien belle chanson sur l'enfance... 

on se reconnait bien dans certains détails, et puis on a tous eu une Barbara dans notre enfance ou adolescence ; la mienne s'appelait Sonia (entre autres), car elle furent plurielles

 

 

 

************************************************************

1983 (Barbara) par Mendelson

 

 

1974, 1977, 1978, 
1983 
aujourd’hui je m’en fous 
je me souviens de tout 
comme s’il avait fait beau 
toute cette époque-là 
les souvenirs c’est comme 
une fausse vie qu’on subit 
les souvenirs c’est comme les films super-huit 
ça a comme sa propre vitesse 
faut pas ralentir la machine 
de peur de brûler ce qui reste 
faut prendre ça comme ça vient 
je regarde et je profite 
et je revois mes amis 
et je me revois là à ce coin 
hey c’est fou ce que je suis petit 
hey c’est fou ce que je rigole 
c’est fou ce que je rigole 
pour n’importe quoi 

ma mère descend l’allée 
m’appelle et moi je souris 
quand elle me voit 
Elle me dit peut-être qu’elle 
aime pas trop mes amis 
hey mais c’est pas grave 
plus tard on ira 
quand même ensemble 
mettre des pétards Mammouths 
dans les poubelles 
marcher dans les roses rouges 
du concierge 
Faire du skate-board 
dans la descente 
jusqu’au virage 
je suis surpris de pas être mort 
au moins une fois 
1982 
j’étais si amoureux 
j’étais si content d’être malheureux 
je croyais que ça finirait pas 
ça s’est fini tout seul bien sûr en 
1983 

Moi et elle 
moi et Barbara, 
on se regardait on restait là 
J’aimais sa mère aussi un peu je crois 
j’attendais devant sa porte 
je restais dans l’escalier 
j’appuyais la minuterie 
jusqu’à ce que je parte en courant 
jusqu’à ce que de l’autre côté j’entende ta voix 
Il y a d’autres filles plus tard 
j’ai jamais compris ce qu’elle pouvait me voir 
que toi tu ne voyais pas 
jamais rien compris Barbara 
tu sentais bon le parfum de ta mère 
je t’avais acheté des fleurs 
pour ton anniversaire 
Ma mère disait qu’cétait des fleurs 
pour les cimetières 
Et je te revois plus tard 
sur le chemin de l’école 
sur le trottoir d’en face la patinoire 
je te faisais signe 
je te filais mes devoirs 
je te regardais les mains, les cheveux 
j’aurais voulu toucher ton bras 
et ton cou et l’endroit 
où y avait rien sur ta poitrine 
j’y pensais la nuit 
j’y pensais le jour 

je pensais plus jamais rien qu’à ça 
tout le monde disait que je t’aimais 
tout le monde savait que je t’aimais 
j’prenais l’air malheureux 
pour te faire honte 
on se défend comme on peut 
hey tu sais j’fais toujours comme ça 

et je revois la famille d’à côté 
qu’étaient nos pauvres 
ça rassure dans un monde compliqué 
y a toujours plus pauvres que soi 
à qui ma mère a donné 
ma collection de Pif et encore 
nos vieux vêtements, nos jouets 
qu’avait un chien plus grand que je croyais 
que c’était possible 
qui dormait dans leur baignoire 
leur père faisait du cyclisme 
un peu d’alcoolisme aussi je crois 
Sylvie leur fille qu’était bizzarre 
On disait qu’elle était en retard 
Ma mère disait qu’ils avaient pas eu de chance 
Je disais qu’ils sentaient pas bon 
ma mère disait qu’elle avait honte 
que je puisse dire une chose comme ça 
ils habitaient face aux hippies 
entre eux ils s’aimaient pas 
les hippies étaient jeunes et beaux 
à ce qui me semblait 
c’était plus propre chez eux 

et puis plus chiant aussi un peu 
ma mère essayait de les aimer 
elle avait besoin d’amis 
elle disait qu’ils étaient sympas 
ils avaient des tentures aux murs 
indiennes des tapis Incas 
ils écoutaient de la musique étrange 
buvaient du thé 
revenaient de voyage 
étaient bronzés 
c’était une autre vie que nous 
ma mère essayait bien d’être à l’aise 
mais il me semble bien que ça marchait pas 
et je me revois 
avec mon père distribuer 
les dimanches de porte en porte 
ll’humanité 
Et je revois les voisins plus riches 
des collègues à Maman qui vivaient 
dans les petits pavillons plus chics 
la lutte des classes c’est un jardin 
une table de ping pong 
une chambre pour chacun 
une cheminée dans le grand salon 
un mari qui fume la pipe 
une voiture neuve un frigo plein, 
des vacances été hiver 
des chouettes habits 
c’est propre et ça sent l’air 

et je revois le crépi dans notre appart 
mon père qui partait au cours du soir, 
le Guernica dans l’entrée 
il y avait sur les murs 
peut-être un dessin de Follon 
Plus un de moi, une poupée 
qu’avait ramenée mes grands-parents 
pour leur retraite 
d’un voyage à l’étranger. 
y avait l’affiche d’une ronde de petits chinois 
Buster Keaton qui souriait jamais 
tous les jours je le regardais 
Je le fixais 
peut-être c’est lui qui savait 
je voulais comprendre pourquoi 

et je revois la télé noir et blanc 
et moi assis en tailleur 
et la chambre et le christ au dessus du lit de ma petite sœur 
qu’était toute une histoire 
dans la famille que je ne comprenais pas 
et tout ça se mélange 
et la tristesse de maman 
et le bruit des gens 
qui jouait aux boules 
dehors les soirs d’été 
quand on se couchait avant le soleil 
le soleil rouge qu’on devinait 
à travers le rideau avec mon frère 
depuis les lits superposés 

on rentrait à six heures pour le bain du soir 
on évitait la malade du bas de la cité 
qu’avait notre âge et qui crachait 
sur tout le monde qui se promenait 
tous les soirs pareil avec son père 
on disait la mongolienne 
qui me faisait peur et puis de la peine 

à l’époque j’ai du tout pleurer 
j’pleurais pour rien 
pour la voiture qu’on changeait 
pour un nouveau papier peint 
et puis je restais des heures 
dans la cage d’escalier 
à remonter les étages 
dans le vide 
de l’autre côté de la rambarde 
avec toujours la peur et l’envie 
que quelqu’un vienne et 
me surprenne en train de tomber 
J’avais deux meilleurs amis 
à l’époque j’aurais pas choisi 
L’un sa famille était moins drôle 
son père était harki, 
que j’ai jamais vu dehors de chez lui 
Sa mère me paraissait immense 
pas très facile et puis 
Son frère avait la plus grande 
collection de comics que j’ai jamais vu de ma vie 
que des Marvels et des Stranges 

qu’on lisait dans sa chambre 
qu’on s’échangeait moi et lui 
après le soir au fond de mon lit 
je regardais le plafond 
je testais mes pouvoirs 
j’avais un laser si je me concentrais 
qui me sortait par les yeux 
je pouvais tuer des gens 
j’étais un dieu 
et je m’endormais comme ça content 
j’étais heureux 

j’écoutais le son des peupliers dans le vent 
j’écoutais la respiration de mon frère 
j’écoutais le bruit des amants de ma mère 
elle attendait toujours un peu mon père 
je savais moi aussi qu’il allait rentrer 
un jour sûrement 
que ça pourrait pas être autrement 
le matin à l’école on me racontait toujours 
des films incroyables avec un mec 
a un moment à la fille, il lui fait tout 
ah oui tout mais quoi ? 
On se montrait un peu fermé le creux de nos bras 
paraissait que les filles en dedans 
au milieu c’était comme ça 

et moi toujours je voulais que tout le monde m’aime 
j’avais un tel besoin d’amour 
qu’il aurait fallu tout l’amour de la terre 
et ça faisait encore pas beaucoup 
pour que je me sente enfin à l’aise 
me faire aimer de la boulangère 
des gens qui passent dans la rue 
me faire aimer de toutes les grand mères 
j’aurais demandé de l’amour à un clochard 
toutes ces histoires d’enfants perdus 
qu’on retrouve pas 
les enfants leurs problèmes 
c’est qu’ils sont pas regardant 
ils prennent ce qui vient, je sais 
moi j’étais comme ça. 
et je me souviens encore 
et de mon voisin Johnny 
qu’était nerveux 
je crois qu’a mal fini 
que j’ai revu plus tard 
que j’étais vendeur 
il m’a pas reconnu 
je l’ai laissé prendre en douce dans le magasin 
tout ce qu’il a pu 
il a pas compris 
il a cru qu’il était plus malin 
et moi je me souvenais de lui 
qu’était chef de bande 
à le voir j’avais de la peine 
plus tard à ce qu’on m’a dit 
qu’il prenait des trucs graves 

dans les mêmes cages d’escalier 
où on mangeait nos BNs 
où on se tenait contre l’chauffage 
les jours d’hivers où il neigeait 
où il y avait une bataille de neige 
géante dans tout le quartier 
on se partageait les gants 
on attaquait en rang serrés 
fallait prendre tout le côté droit 
des immeubles ( bis ) de la cité 
Johnny c’était notre chef 
on se serait fait prendre pour lui 
on avait la fidélité 
on mettait des cailloux 
des calots, des billes 
tout ce qu’on pouvait trouver 
dans la neige au milieu des boules 
je me rappelle quand j’ai vu mon caillou 
ouvrir la tête d’un mec d’en face 
Et je revoyais le sang du mec 
j’en revenais pas 
je croyais qu’on allait venir me chercher 
j’attendais la police la nuit 
j’entendais tous les pas 
venir dans l’escalier 
et je me souviens 
La dernière nuit avant qu’on parte 
j’ai senti le monde disparaître 
au dedans de moi 
je regardais les valises déjà faites 
J’ai commencé tôt la nostalgie 

j’étais déjà tellement doué 
pour ça tout petit 
et je me souviens encore 
d’un jour la fille de la voisine 
que j’aimais pas 
elle me montrait tout ce qu’il y avait à voir 
et moi j’imaginais Barbara 
je lui montrais moi aussi 
elle voulait que je lui dise que je l’aime 
elle me courrait après dans les couloirs 
je lui disais que non je ne l’aimais pas 
mais toi je t’aimais bien, 
toi je t’aimais Barbara 
en 1982-83, 
oh oui depuis longtemps 
je t’aimais Barbara 
Et Jérome aussi et Kacem, 
et le parrain de ma sœur 
et ses filles 
et Maman, et mon petit frère 
et mon père qui revenait pas 
je les aimais tous 
à l’époque tous ces gens-là 
Et Johnny aussi et même Sylvie qu’était en retard 
Je les aimais tous 
mais surtout toi 
toi je t’aimais, Barbara 
en 1982, en 1983 
depuis longtemps 
je t’aimais Barbara 

jamais jamais su Barbara 
si tu m’aimais Barbara 
J’ai jamais su 
Jamais su si toi tu m’aimais 
Barbara en 1982 en 1983 
J’ai jamais su si tu m’aimais rien qu’un peu toi. 

 


Pascal Bouaziz (Groupe Mendelson)

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14 septembre 2017 4 14 /09 /septembre /2017 09:24

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

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25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 08:29

 

.. de Giono
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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 15:12

suis moi-même sculpteur

de l'idiome de ton corps ;

le musicien de tes poignets ;

le poète qui n'a peur

que de mal traduire

 

un rythme dans tes cheveux,

(le bout de tes doigts

ta façon de marcher)

                            le

peintre de ta voix-

 

(traduction Jacques Demarcq)

 

myself is sculptor of

your's body's idiom:

the musician of your wrists;

the poet who is afraid

only to mistranslate

 

a rythm in your hair,

(your fingertips

the way you move)

                 the

painter of your voice-

 

 

 

 

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20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 14:44

    Même tout seul,

je joue ensemble,

contre mon coeur ;

et j'ai ma peur 

pour partenaire,

quand mes dents gagnent sur mes lèvres ;

quand je surprend le temps,

à perdre toutes choses qu'il a volées...

 

    A peine si j'ose aimer !

    C'est le temps pourtant.

 

    Bientôt,

il va falloir dire : il faut !...mais trop tard.

 

    Prolonger le jeu au-delà de l'enfance est suffocant.Chacun sue à se débarrasser de soi-même sans espérer, sans vouloir épouser l'autre. Mais nous ne comptons plus sur lui qui, insensiblement, pour notre bien, notre survie, nous fair perdre bras et jambes, et se nomme notre ennemi, sans que nous sachions de lui que sable, vent, rouille et ruine.

    Si nous pouvions mesurer notre ignorance, nous ne pourrions plus compter sur nos illusions.

    Notre dialogue avec le temps est palabre sans fin. Nous ne voulons que le dernier mot. Or le mot "dernier" réjouit le temps.

    Il faut bien, pourtant, que la mémoire revienne.

 

 

photographie d'Alexis DUCLOS

 

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 18:53

"Malgré moi, pour un autre."

Emmanuel Levinas

 

 

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28 juillet 2017 5 28 /07 /juillet /2017 18:43
 
La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Sur le fleuve en amont 
Un coin de ciel brûlait
La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Et la nuit peu à peu
Et le temps arrêté 
 
Et mon cheval boueux
Et mon corps fatigué
Et la nuit bleu à bleu
Et l´eau d´une fontaine
Et quelques cris de haine
Versés par quelques vieux
Sur de plus vieilles qu´eux
Dont le corps s’ensommeille 

 

La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Sur le fleuve en amont
Un coin de ciel brûlait

 

La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Et mon cheval qui boit
Et moi qui le regarde
Et ma soif qui prend garde
Qu´elle ne se voit pas 
Et la fontaine chante
Et la fatigue plante
Son couteau dans mes reins
Et je fais celui-là
Qui est son souverain
On m´attend quelque part
Comme on attend le roi
Mais on ne m´attend point
Je sais depuis déjà
Que l´on meurt de hasard  
En allongeant le pas 

 

La ville s´endormait 
 
Et j´en oublie le nom
Sur le fleuve en amont
Un coin de ciel brûlait
La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom 

 

Il est vrai que parfois près du soir
Les oiseaux ressemblent à des vagues
Et les vagues aux oiseaux 
Et les hommes aux rires
Et les rires aux sanglots
Il est vrai que souvent 
 
La mer se désenchante
Je veux dire en cela
Qu´elle chante
D´autres chants
Que ceux que la mer chante
Dans les livres d’enfant
Mais les femmes toujours
Ne ressemblent qu´aux femmes
Et d´entre elles les connes
Ne ressemblent qu´aux connes
Et je ne suis pas bien sûr
Comme chante un certain
Qu´elles soient l´avenir de l´homme

 

La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Sur le fleuve en amont
Un coin de ciel brûlait 
 

 

La ville s´endormait
Et j´en oublie le nom
Et vous êtes passée
Demoiselle inconnue 
A deux doigts d’être nue 
Sous le lin qui dansait.
La ville s'endormait / Jacques Brel
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24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 12:21

Je ne crois pas

Je ne crois pas, j'essaie seulement d'exister

de nier la nuit basse de parier la lumière

de dérouter l'ennui cet autre moi muet

ce boulanger de ma préhistoire

Je bâtis des poèmes dont je sais au départ

qu'is deviendront ruine à la dernière tuile

et qu'il faudra sans cesse recommencer

ce long travail absurde que je croyais envol

Je reste seul mais le temps de bâtir

entrouvre sur l'éclair enfermé dans les choses

j'avance alors dans un azur de femmes

comme un bateau dans les eaux de la mort

Je ne crois pas / Guy Chambelland
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