Oh ! Oh ! Oh !
Quel beau DVD !
Quel artiste singulier ! Qu’il est agréable d’écouter et de regarder travailler cet homme, au début on pense qu’il en fait un peu trop, et puis quand on voit le résultat, on est bouche bée.
Andy Goldsworthy est né en Angleterre en 1956, il vit actuellement en Ecosse ; père du « Land Art », il utilise toutes sortes de matériaux naturels pour réaliser ses « œuvres ».
Le majestueux film de Thomas Riedelsheimer « RIVERS & TIDES » (rivières et marées) date de 2001, La belle musique de Fred Frith colle parfaitement aux images.
On y voit quoi ? Et bien pendant 90 minutes on voit Andy dans divers coins du monde entier (le début du film au Canada donne le ton), chercher le bon lieu, la bonne matière, la bonne inspiration. Au gré des chemins. Andy nous explique en outre son travail par des mots simples, de ces mots-là que parfois l’art avait oubliés, sans doute parce qu’ils étaient trop simples ou évidents .
L’art est pour lui une forme de nourriture.
Il recherche l’échange thermique, la bonne énergie et seul le milieu naturel peut lui apporter cela. Il aime la croissance.
Il aime le flux et le reflux, se sent donc attiré brutalement par les rivières et les marées, l’élément liquide. Certaines formes sont obsédantes.
L’art – quand il est réussi – tient chaud, nous dit-il.
Quand le travail devient vivant, c’est la beauté à l’état pur.
Il se rappelle des premières années d’études artistiques : la plage était son meilleur professeur.
Andy est célèbre pour ses monticules de pierres, de glaces ou de branches qu’il laisse vieillir ensuite au gré des saisons et des intempéries. Quel enchantement de le voir en construire un sur une plage – avec beaucoup de difficultés – avant l’arrivée de la marée haute. Puis de voir ce monticule disparaître sous les eaux, puis réapparaître ensuite, quasi intact.
Il appelle ses monticules, des gardiens, des sentinelles. Ils lui évoquent des graines.
Andy utilise tout : fleurs, laine, herbes, feuilles, tiges, mousse, murs …S’il reste longtemps inactif, il meurt. Il aime la solitude. On le voit cependant un moment avec sa femme et ses 4 enfants, tout ce joli monde semble en phase.
Le film se termine par la couleur rouge, celle du sang, il aime cette couleur et passe son temps à ramasser des petits cailloux rouges dans les rivières, petits cailloux ferrugineux ; il les casse tranquillement, en fait une boue riche en fer et pour un court moment transformera un cours d’eau en ruissellement sanguin.
Amis ! achetez ou louez ce DVD, vous passerez un moment exceptionnel, de calme et de beauté ; et peut-être irez-vous aussi vous-mêmes décorer un trou d’eau, une flaque, une marre près de chez vous ; peut-être d’ailleurs faites vous déjà du Land Art sans le savoir ?
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